Oui, commenter l’actu c’est bien, mais retrouver ce qui a pu se faire avant c’est encore mieux. Cette rubrique sera ainsi l’occasion de voir l’évolution de la comunication non-profit, ses moyens, ses stratégies, la teneur de ses messages etc. J’essayerai autant que possible de vous fournir un maximum de liens permettant de retrouver le contexte de l’époque, les chiffres etc. En bref, d’aller à l’info. (Démarche pour le moins active, me direz-vous, mais je suis certaine que vous le ferez aussi bien que moi ! ).

Premiers épisodes donc, avec ces deux spots de Aides réalisés par TBWA\Paris, de cette nouvelle rubrique coups de cœur. Des spots à destination d’une part des hétérosexuel-les (Baby, baby) et d’autre part des homosexuel-les (Sugar Baby Love), qui jouent avec l’humour, dans un contexte où la prise de risque et les discriminations restent encore fortes. Chiffres, infos utiles, sexualités, contraception par Aides, mais aussi Sida Info Service, Hépatite Info Service, ou Ligne Azur (questionnement sur l’orientation et l’identité sexuelle). Et bientôt Solidays.

Parce que la maladie de Parkinson (maladie neurologique chronique, d’origine encore inconnue, affectant une petite structure cérébrale au sein de laquelle une population de cellules nerveuses est atteinte, les neurones dopaminergiques - elle touche plus de 100 000 personnes en France) ne connaît pas de frontières, Société Parkison Canada, propose une campagne de sensibilisation et de levée de fonds. “Everything’s harder when your body turns against you” met le focus sur les symptômes majeurs que sont les tremblements, les problèmes d’équilibre, la rigidité musculaire, mais aussi la fatigue, les troubles du sommeil, l’élocution lente etc. Accompagné d’un spot TV (au traitement un peu trop violent à mon goût mais révélateur de ce que subissent les personnes malades) et de spots radio, cette campagne d’affichage, met en scène via des mains venant les entraver, des personnes âgées (les plus touchées) face à leur incapacité à effectuer les gestes les plus simples de la vie quotidienne.

« Pourquoi le corps humain nous transmet la douleur ? Et au delà de l’utilité de la douleur dans notre corps, pourquoi le corps ne se contente pas de limiter le niveau de douleur perceptible à un simple “niveau acceptable” ? La douleur est-elle évitable puisqu’elle est interprétée par le cerveau, et que l’on peut tromper notre cerveau ? Est-elle juste une alarme ou une torture ? » Autant de questions que pose Douleurs sans frontières, ONG soutenue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et reconnue d’utilité publique, impliquée dans la gestion de la douleur et de la souffrance (prise en charge thérapeutique, suivis psychologique, formation des professionnels locaux, mise en place d’enseignements universitaires en Angola, Arménie, Cambodge, Maroc, Mozambique, Palestine, Tunisie etc.). Traduite dans sa nouvelle campagne de mobilisation et collecte de fonds par TBWA MAP, (Platinum pour le visuel) la douleur est mise en scène sur un tapis roulant, illustrant le mécanisme de la douleur, issue de conflits (amputation notamment), du SIDA, ou encore de cancer.

Avec près de 50 000 nouveaux cas chaque année le cancer du sein est le deuxième cancer le plus fréquent après celui de la prostate. En 2007, plus de 2 182 000 femmes ont eu recours au dépistage organisé du cancer du sein, ce qui représente 50,7 % de la population-cible. Au total, en 2006 et 2007 soit une campagne complète, plus de 4 millions de femmes ont participé à ce dépistage. Si depuis 2004, date de la généralisation du dépistage organisé du cancer du sein, la participation n’a cessé de progresser : 40 % en 2004 ; 45 % en 2005 ; 49 % en 2006, le dépistage se doit d’être encore plus important . En effet, les indicateurs européens fixent un objectif de 70 % pour que ce programme soit pleinement efficace. Avec une femme sur 8 confrontée au cours de sa vie à un cancer du sein, et en l’absence de moyens de prévention adaptés, le dépistage est donc devenu le pivot essentiel de la lutte contre ce cancer. C’est pourquoi l’Institut national du cancer, avec le soutien du ministère de la Santé (DGS) et de l’Assurance Maladie, annoncent le lancement d’une campagne d’information signée Young & Rubicam en direction des femmes âgées de 50 à 74 ans. Comprenant de l’affichage (21 avril) et la diffusion de trois spots radio, à partir du 19 avril, le dispositif prévoit aussi des actions de terrain pour le mois d’octobre prochain dans les départements dont les taux de participation sont les plus faibles. La démonstration de l’INC se fonde sur trois bonnes raison d’y participer : « 3 000 vies de sauvées chaque année », « un second avis médical » ainsi que « la mammographie prise en charge à 100% ». Alors on y va quand ?

Fourmillements, engourdissements, douleurs chroniques et invalidantes… face à la recrudescence (plus de 250 000 personnes serait concernées) de troubles musculo-squelettiques (TMS) liée aux conditions de travail (travail en force, gestes répétitifs à cadence élevée, positions pénibles, postures prolongées, maniement de charges lourdes, vibrations, froid…), le ministère du Travail, des Relations sociales, de la Famille et de la Solidarité lance une campagne de sensibilisation auprès du grand public et des employeurs. Regroupant une quinzaine de maladies qui affectent les membres supérieurs (épaule, coude, poignet, doigt), inférieurs (genou, cheville, pied) et la colonne vertébrale, les TMS ce sont 25% des travailleurs européens qui se plaignent de maux de dos, 23% qui se plaignent de douleurs musculaires (source : agence européenne pour la sécurité et la santé au travail - 2007), mais aussi - et parce que bien évidemment au-delà des douleurs et des conséquences invalidantes, il y a ce que cela entraîne en terme de coût… - 32 500 personnes indemnisés, en France, en 2006 [1], 7 millions de journées de travail « perdues » et 710 millions d’euros de frais couverts par les cotisations des entreprises. La campagne, orchestrée par Lowé Stratéus, met donc en scène des situations de travail, en proposant trois films TV traitant de la douleur dans les trois des secteurs les plus touchés (BTP, grande distribution et agroalimentaire), un site d’informations pratiques et de témoignages, ainsi que des outils pédagogiques (dépliants et affichette). Matérialisé par une bouche, qui crie sa douleur aux endroits les plus touchés par les TMS, le film joue non seulement sur les conséquences des conditions de travail, mais aussi sur son aspect « invisible »  dans le cadre des interactions classiques des relations de travail.

[1] Roquelaure Y, Ha C, Sauteron M. Réseau expérimental de surveillance épidémiologique des troubles musculo-squelettiques dans les Pays de la Loire. Surveillance en entreprises en 2002. Mai 2005, 98 pages.

Lancé depuis vendredi et pour 3 jours, le Sidaction édition 2008, vient à l’heure où j’écris de passer la barre des 4,9 millions d’euros de don (5,9 millions en 2007). Durant ces trois jours de collecte, 11 chaînes de télévision (TF1, les chaînes de France Télévisions, Arte, M6, W9, LCI, Europe 1, RTL) et cinq radios (RTL et les stations de Radio-France) se mobilisent pour informer et sensibiliser le public au VIH/SIDA et plus de 4.500 bénévoles, assurent 350 animations partout en France.  Présidé par Pierre Bergé (directeur de Têtu) et Line Renaud, le Sidaction a choisi cette année le thème de « l’égalité des chances » pour la prévention et l’accès aux soins de l’ensemble des populations touchées, y compris entre les pays du Nord et ceux du Sud, mais aussi au niveau de la recherche. Les fonds collectés étant redistribués à raison de 50% à la recherche et 50% à des programmes de prévention et d’aide aux malades, en France et dans 29 pays en développement. Concernant le sida et la communication, le Sidaction n’est que la partie réellement visible proposée au grand public, et à la télévision. Mais sur le terrain, les acteurs de la lutte contre le sida tels que Sida Info Service, Solidarité Sida, ou encore Aides ne faiblissent pas et proposent des campagnes de communication de plus en plus qualitatives. J’en profite donc pour vous proposer le dernier spot télé (Sidaction) qui n’a certes pas fait l’unanimité mais qui, à mon goût, suscite une réelle prise de conscience et évite toute stigmatisation, notamment de la population homosexuelle (une typologie du sida en France et dans le monde ici). J’en profite aussi pour vous proposer une des affiches de la dernières campagnes d’Aides, qui a eu un formidable impact grâce à son concept et à son casting remarquable par sa diversité. J’en profite enfin pour noter le spot de l’INPES (mais oui l’Etat s’engagerait…) et sa campagne de Free hugs, là aussi remarquable par l’élan qu’elle a su susciter.

Du 10 au 21 mars, la Collective du Sucre lance un appel à modération des comportements et des discours concernant le sucre à travers deux annonces presse conçus par Publicis Conseil. Si l’on a pu voir ces dernières années une levée de bouclier à propos de notre alimentation et notamment celle de nos bambins, force est de constater que le sucre n’est pas réellement le centre du problème mais qu’il est bel et bien question de ce que l’on en fait. Décalés et finement réalisés, les visuels shootés par Jean-Yves Lemoigne n’oublient donc pas de nous interpeller “Est-ce qu’on en fait pas un peu trop sur le sucre?” et nous invitent à nous renseigner sur www.lesucre.com.

Parce que le baby boom fait sentir ses effets (200 000 postes à pourvoir d’ici 5 ans), le ministère de la Santé lance une campagne de sensibilisation auprès des moins de 18 ans, à la diversité des métiers hospitaliers. Pour prévenir une pénurie potentielle, CLM BBDO propose un dispositif associant télévision et internet dans une démarche de séduction et d’explication. Les deux films, l’un sur l’infarctus et l’autre sur la fracture, réalisés par Kasper Wedendahl (Gang Films) met en scène le “malade” qui en se prenant en charge seul, finit par se sortir de son état. “Si c’était si simple, l’hôpital ne recruterait pas”, ponctue la fin des films et renvoient vers www.lhopitalabesoindevous.com où l’ensemble des 150 métiers “au service de la vie” proposés par l’hôpital son explicités. Une campagne dont l’annonceur se fait trop rare, et qui permet de changer un peu l’image vieillissante d’un fonctionnariat trop souvent stigmatisé.